Le doute au travail n’est pas un échec. C’est un signal intérieur. Avant de tout changer, interrogez votre situation pour retrouver du sens au travail.
Dans cet article, je partage trois questions puissantes, des repères issus de la santé mentale en France et des exercices simples pour vous (re)connecter à vous-même.
Par ailleurs, pour donner de la profondeur, je les complète ici par des données de santé mentale en France et des exercices solos pour vous (re)connecter à vous-même.
Pour aller plus loin, retrouvez mon accompagnement pour retrouver su sens au travail.
Contexte actuel : pourquoi ce questionnement est « normal »
Avant d’entrer dans le cœur des questions, rappelons que ce doute professionnel s’inscrit dans un contexte collectif plus large de fragilité psychique.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
-
13 millions de personnes présentent un trouble psychique chaque année.
-
53 % des Français ont connu un épisode de souffrance psychique au cours des 12 derniers mois. (Ministère du Travail et des Solidarités)
-
Les maladies psychiques reconnues d’origine professionnelle ont augmenté de 25 % en 2023. (info.gouv.fr)
-
Fin 2022 : 17 % en état dépressif et 24 % en état anxieux. (Qualisocial)
En résumé, se questionner sur sa place n’est pas un signe d’échec, mais une réponse humaine à des tensions psychiques, organisationnelles ou existentielles.
1 | Identifier ce qui a changé pour redonner du sens à son travail
Ainsi, distinguer ce qui a changé en vous et dans le contexte devient décisif. Avant de conclure “je ne suis plus à ma place”, interrogez ce qui a évolué dans votre histoire et votre environnement.
Peut-être que vos priorités ont changé, ou que le contexte ne vous correspond plus autant.
Cette distinction est essentielle pour redonner du sens à votre travail et comprendre d’où vient le désalignement.
-
Votre évolution personnelle : valeurs, besoins, priorités, attentes.
-
Le contexte externe : équipe, management, culture, contraintes.
-
Le croisement des deux : là où se niche souvent le désalignement.
🕰️ La ligne de temps des priorités
Objectif : Clarifier ses priorités dans le temps pour donner du sens à ses choix.
- Tracez une ligne représentant les 12 prochains mois.
- Positionnez vos grandes priorités personnelles et professionnelles.
- Repérez les périodes à alléger et celles à renforcer.
2 | Qu’est-ce qui me nourrit & qu’est-ce qui m’épuise ?
- Moments de ressourcement : repérez les activités, projets ou relations où vous sentez vivant, utile, aligné.
- Moments d’épuisement : notez les obligations, obligations, contraintes ou interactions qui vous vident ou vous frustrent.
Cette approche s’appuie notamment sur la théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan) : nos besoins d’autonomie, de compétence et de lien social font basculer la motivation intrinsèque ou la démotivation.
⚡ Le journal des énergies
Objectif : Identifier ce qui nourrit ou épuise pour mieux orienter ses choix.
- Pendant 2–4 semaines, notez chaque jour 1–2 moments nourrissants et 1–2 épuisants.
- Ajoutez une courte explication : pourquoi cela m’a nourri/épuisé ?
- Repérez les thèmes récurrents et établissez un top 3 de chaque.
Comprendre ce qui influence notre équilibre au travail
Notre manière de voir les choses joue beaucoup : si tout dépend des autres, on se sent impuissant ; si tout repose sur nous, on se culpabilise. Trouver l’équilibre permet d’agir sans s’épuiser.
Selon Herzberg, les bonnes conditions (salaire, sécurité) ne suffisent pas à motiver : le sens, la reconnaissance et la réussite comptent tout autant.
Enfin, la perte de sens, la surcharge ou le manque d’autonomie fragilisent la santé mentale — ce sont les fameux risques psychosociaux.
3 | Retrouver du sens au travail … : et si tout était possible ?
Dès lors, cette dernière question invite à rêver autrement votre vie professionnelle. Et si vous osiez imaginer ce qui, pour vous, serait pleinement aligné avec vos valeurs ?
- Projetez-vous : si je ne craignais ni l’échec ni le regard des autres… que feriez vous?
- Établissez une vision de ce que serait « être à ma place » : environnement, missions, relations, rythme, valeurs honorées.
- Réduisez cette vision à micro-objectifs actionnables, même modestes, pour tester ce qui pourrait être ajusté.
🧭 La feuille de route
Objectif : Transformer sa vision en actions concrètes et progressives.
- Écrivez votre vision idéale sur 3–5 ans.
- Divisez-la en étapes de 3 mois : mini-projets, tests, ajustements.
- Choisissez une petite action à entreprendre dès aujourd’hui.
- Chaque mois : cette action me rapproche-t-elle de ma vision ?
Ce que vous devez retenir …
Se demander si l’on est toujours à sa place dans son travail est un acte de lucidité et de courage.
En prenant le temps de clarifier vos besoins, d’observer ce qui vous nourrit et d’expérimenter de petites actions, vous pouvez redonner du sens à votre carrière et avancer vers un meilleur équilibre professionnel.
L’essentiel n’est pas de tout changer, mais de progresser pas à pas, avec curiosité et bienveillance envers vous-même.